Wikipédia et SUL

Petit historique

à l’origine est le wiki. Chaque wiki appartenant à la Wikimedia Foundation (Wikipédia, Wikilivres, Wikiversity, etc. ) est indépendant, et par conséquent, il faut créer un compte sur chaque wiki auquel l’on veux participer.

Mais depuis quelques mois, une alternative, le SUL, est en cours de tests. Pour le moments, seuls les sysops des différentes wiki y ont accès, faisant office de cobayes.

le SUL (Single Unified Login) permet, comme son nom l’indique d’avoir un compte unique pour l’ensemble des wikis de la foundation, et fini la corvée de re-création de compte.

vous trouverez plus de détails sur cette page (merci à Dereckson qui l’a traduit :)

Et… ?

Pour ceux et celles qui l’ignorent, je possède le status de steward. C’est à dire que je possède théoriquement le droit de me donner n’importe quel statut sur n’importe quel wiki (je dis théoriquement, car il y a des règles strictes limitant notre usage de ces droits)

Une fonctionnalité liée au SUL fait mon bonheur : les droits globaux. Jusqu’a présent, tous les droits étaient « locaux » à un wiki en particulier, mais il est maintenant possible d’affecter un ensemble de droits à un utilisateur (s’il possède un compte unifié). Pour ce qui me concerne, l’équivalent des droits de sysop (blocage de compte, suppression de pages) a été donné de manière globale à tous les stewards .

Avant le SUL, lorsqu’il combattait le vandalisme sur les petits wikis (ou il y a rarement des sysop « locaux » en ligne pour le faire), voici typiquement ce que devait faire un steward :

1. Créer un compte sur le wiki (si non existant)
2. Aller dans les préférences du wiki local pour mettre l’interface dans une langue qu’il comprend
3. Aller sur la page spéciale (sur meta) pour se donner le droit de sysop sur ce wiki
4. Faire le ménage, bloquer les vandales, etc
5. Retourner sur l’interface pour se retirer ce droit.

Le SUL permet d’éviter l’étape 1 (il suffit de s’identifier, et même ceci sera bientôt évité grâce à un système de cookie global) , et les droits globaux permettent de se passer des étapes 3 et 5. Ces 3 étapes ne prennent que quelques minutes et cela ne se ressent pas si l’on ne doit agir que sur un wiki. Mais je vous laisse imaginer le gain de temps lorsqu’il s’agit de traiter du vandalisme sur de nombreux wikis (typiquement, une attaque par bot ou un utilisateur vandalisant un autre wiki dès qu’il est bloqué quelque part)

Pour l’instant, nous devons encore poursuivre les vandales inter-wikis au fur et à mesure de leurs activités, mais il sera prochainement possible de bloquer un compte ou une IP/plage d’IP sur l’ensemble des wikis (GlobalBlocking), ce qui sera là encore un gain d’efficacité. A l’heure actuelle, seuls les développeurs ont cette capacité.

Mais ?

La communauté (comprenez « l’immense majorité des wikipédiens ») commence à peine à se faire au SUL, et la plupart d’entre eux n’a jamais entendu parler des droits globaux. Bon, bien sûr, ça risque de faire râler (mais il y a toujours de gens pour râler à toute modification :).

Il y a déjà des problèmes d’unification de compte, lorsque plusieurs personnes ont enregistré le même nom sur différents wiki (qui privilégier ? faudra-t-il résoudre les dizaines de milliers de conflits manuellement ?)

Ces nouvelles fonctionnalités sont un grand progrès de mon point de vue, mais elles apportent aussi quelques inconvénients qu’il faut anticiper et maitriser dès que possible.

En discutant entre stewards, nous avons trouvé 2 inconvénients principaux aux droits globaux :

• manque de traçabilité.

Avec l’ancienne méthode, chaque activité steward était ponctuée d’un ajout puis retrait de droit, dont l’historique est visible sur meta. Les droits globaux nous permettent de nous logguer directement sur le wiki pour agir, mais aucune trace « centralisée » n’est disponible pour répertorier ces actions. Des solutions sont a l’étude, reste à voir ce que ça va donner.

• risque d’erreur

Avec le droit de sysop sur tous les wikis, il y a un risque de faire une gaffe. L’erreur est humaine et peut consister, par exemple, à éditer une page sans s’apercevoir qu’elle était protégée (=éditable uniquement par les sysop)

Bref, ya du progrès, mais il faut rester prudent (d’autant que tout ça n’est pas encore exempt de bugs).